Centre de Guénouvry

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Pôle Environnement 1ère partie

Pôle Environnement 2nde partie

Conseil des Enfants

Cuisine

Photos - Ecole et village

Photos - Ecole et nature

Atelier Bricolage

 

A Guénouvry, la vie quotidienne est déterminante dans l'accueil de l'enfant; elle s'appuie sur l'incontournable de la réalité. Certaines activités lui offrent, souvent plusieurs fois par jour, et avec un accompagnement, la possibilité de "se décentrer" de lui-même, de "dépasser" ses angoisses dans des situations concrètes.

 

  Ambiance et vie quotidienne


Rappelons-nous ceci : déjà au début du XXe siècle, Hermann Simon, psychiatre allemand de l'hôpital de Wartein (asile de Gütersloh) insistait sur l'importance d'associer les malades à l'amélioration de leur cadre de vie, en affirmant qu'il fallait constamment traiter les trois maux dont ils étaient menacés et contre lesquels la thérapeutique devait lutter: "l'inaction, l'ambiance défavorable de l'hôpital et le préjugé d'irresponsabilité du malade lui-même", ambiance défavorable qu’il faut à la fois entendre ici comme l’absence de liens conjuguée à une détérioration du cadre de vie.

Cette ambiance, mot banal, Jean Oury parle quelque fois des « entours », est l’affaire de tous, enfants et adultes. On sait que les enfants psychotiques sont très sensibles justement à l’ambiance, presque en prise directe avec elle, et souvent sans beaucoup de possibilités de protection, si ce n’est un isolement ou une fuite. Alors peut-on travailler, transformer cette ambiance ?

Travailler l’ambiance c’est, en fait, s’occuper de la vie quotidienne, c’est souligner l’incontournable du quotidien qui nous convoque en permanence, ou dit autrement : c’est accorder de l’importance à la vie qui revient là, par le biais du quotidien.

Alors, peut-être qu’aujourd’hui, parler du quotidien semble futile , voire dépassé, en tous les cas, pour nous, ce qui se crée dans la vie quotidienne, a pour effet de favoriser des possibilités de rencontres (avec une personne, un animal, une chose, un événement). Dans cette dimension, ce qui est en question, est quelque chose de l’ordre du transfert, du transfert « dissocié ». Ce qui compte, en effet, pour un enfant psychotique, ce sont les multiples investissements partiels qu’il peut avoir, c’est-à-dire une ouverture, un accès à du « possible »

S’occuper de la vie quotidienne, c’est surtout tenter de faire de chaque instant partagé un événement (la préparation du repas en cuisine, remplir le réservoir d’eau pour les chevaux, cueillir les pommes avant qu’elles ne pourrissent). Cela suppose de la part d’une équipe de l’initiative, de l’inventivité, mais dans une dimension singulière, non pas sur commande, non pas à travers un « programme thérapeutique » évalué, mais quelque chose qui puisse être en prise sur ce qui se passe, en prise et en surprise.

C’est créer et recréer, d’une façon incessante, des lieux, des espaces, des sites, toujours menacés d’anéantissement. C’est aussi cela la « fabrique de l’ambiance ».