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A QUELLE HEURE PASSE LE TRAIN Conversation sur la folie. Jean Oury et Marie Depussé Calmann-Lévy, 2003 |
Ces conversations sur la folie sont un superbe dialogue entre deux passionnés dhumanité, ouvrant, tout simplement, sur la pensée.
Avec humour, parfois, avec tendresse, toujours, ils gardent intact, à travers les âges de la clinique de la Borde, le dur désir de durer, au fil fragile de lexpression poétique
Illustration de léquilibre instable entre les fous « ces inconnus coiffés dabsence (1)» et ceux que lon dit moins fous, les normopathes, que Marie Depussé appelle « les trublions intermédiaires », ces conversations témoignent de la richesse de la psychothérapie institutionnelle.
Dailleurs, plus que des trublions, nous sentons bien, dans les propos de ces deux là, que nous avons à faire à dauthentiques résistants, ennemis jurés de limpérialisme « thanato technocratique » (J. Oury).
« Ils sont assis sur les marches en pierre, un peu sales du château, par toutes les saisons [ .]. Ils attendent. Tu emploies pour désigner cette attente, un mot, « Abwarten », « attente de rien ». Tu dis que les psychotiques sont comme des colis, en souffrance, oubliés dans une gare de campagne. Quand ton maître en psychiatrie, le catalan François Tosquelles, est venu te voir à la clinique de la Borde, il a dû regarder les marches, et il ta posé la question : à quelle heure passe le train ? »
Les saisons se succèdent à Guénouvry. Jamais le train ne sy arrêtera. Assis sur le seuil nous attendons, rêvant de la construction dune première ligne.
Profitons-en pour lire durgence cette histoire damour. Et, tant pis si nous ratons le train
(1) P. Eluard. St Alban.
Guy Rousseau / 26 Mai 2003